#2 Battre un 2600
Maître International, et âgé de 26 ans, je viens de réaliser ma 3ème norme de Grand Maître International en marge du TOP 12 (division élite du championnat de France des clubs) où j’ai représenté le club dans lequel j’évolue depuis prés de dix ans, Guingamp. On pourrait donc me féliciter pour mon titre de Grand Maître, malheureusement en réalisant cette dernière norme, je passe seulement au dessus de 2400. En effet, je suis un joueur particulier souvent capable du pire, et parfois du meilleur comme cela a été le cas dans ce championnat. Ainsi, avant ce tournoi, je venais de perdre 65 point élos, et cela en deux forts tournois, et un demi Open, où grippé j’avais dû arrêter et déclarer forfait pour la 1ère fois de ma vie. Symptomatique de mon mal échiquéen, la statistique de 30 parties sans victoire à plus de 2400 explicite bien le défi que je m’attendais à relever. Plus globalement, ma progression se traduit assez facilement avec un élo à 2365 en 2005 au moment du championnat du monde des jeunes junior, redescendu 2372 élo en 2012, après un pic à 2465 élo en 2008. Ces derniers temps, j’étais donc atteint moralement car je pensais mieux comprendre le jeu mais les faits ne validaient pas ma pensée! Cette norme arrive donc à point nommé pour me redonner confiance et aller de l’avant. La norme a été réalisée à le ronde 7 sous réserve de jouer des joueurs à plus de 2615 sur les rondes 8 et 9. Mes collègues d’équipe et le capitaine ont tout de suite accepté de me faire jouer haut pour remplir ces conditions. Les défaites ronde 8 et 9 m’ont ramené à la réalité du haut niveau, mais la belle victoire de la ronde 10 me donne pas mal d’espoir pour la suite. Joueur passionné depuis plus de vingt ans, j’aspire maintenant à devenir Grand Maître ce qui serait un aboutissement pour l’investissement réalisé depuis tout jeune dans le milieu échiquéen. Ce serait aussi une juste récompense pour ceux qui me soutiennent dans ce projet, plus particulièrement, mes animateurs et entraîneurs (mon père Maurice, Claude, Max, et Jacques), mes clubs de Fouesnant et Guingamp, leurs présidents successifs, et la région Bretagne que je représente avec fierté. Maintenant, professionnel du jeu d’échecs en tant qu’entraîneur je sais combien il va être difficile d’arriver à ce titre, avec un niveau constant à rechercher pour atteindre les 2500 élo synonyme de titre. Ma satisfaction sera à la hauteur du challenge qui m’attend. Aussi, je me fixe pour objectif d’y arriver avant mes trente ans en essayant de mieux sélectionner mes tournois. En effet, très sollicité en tournois de part ma fonction d’entraîneur je dois absolument me recentrer sur mon jeu pour réussir à atteindre cet objectif. J’ai décidé de vous présenter la partie que j’ai disputé lors de la dernière ronde, avec la norme en poche, mais deux défaites consécutives enregistrées, j’ai réalisé une partie qui me semble très aboutie. Avant de passer à l’analyse, je me permets de dire un petit mot pour l’ensemble de l’équipe de Guingamp qui, durant trois ans, a participé au TOP 16 puis TOP 12 avec bonheur. C’est avec déception que nous quittons l’élite mais le défi était bien trop important de part notre effectif limité. J’espère que nous laisserons une bonne image de part notre passage, et que le haut niveau français va suivre notre exemple (au niveau cohésion) en réussissant à se rassembler. Les débats devraient alors se recentrer sur les qualités échiquéennes des très bons éléments nationaux.